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lire à tort et à travers
4 septembre 2013

La nostalgie heureuse d'Amélie Nothomb

Mon blog principal est toujours ICI, liratouvaMango

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Voilà enfin entamée ma rentrée littéraire, avec bonheur, sourire attendri aux lèvres et indulgence au cœur comme toujours avec le dernier ouvrage d’Amélie Nothomb.  Je ne résiste pas, c’est le premier achat en librairie que je m’accorde d’emblée, sans même avoir lu les critiques à son sujet. Ce livre, je le veux  tout neuf, tout beau, tout propre, immaculé, comme un nouveau pays à découvrir et je le lis d’une traite mais le plus lentement possible, car c’est encore une fois  mon seul reproche : trop court, c’est toujours trop court!
Cette fois, c’est  d’un voyage souvenir au Japon à l’occasion d’un reportage dont il s’agit . Elle y retourne après bien des années et y retrouve entre autres les deux êtres les plus marquants de ses séjours là-bas: sa très chère nourrice, Nishio-san, sa deuxième mère, seule et âgée désormais, et c’est un passage très réussi à l’émotion intense mais comme toujours, très maîtrisée.  N’empêche la larme à l’œil n’est pas loin quand elles se séparent définitivement cette fois, elles le savent bien:
    Nishio-san se raidit. Elle salue poliment les gens de l’équipe qui sortent tous, me laissant seule dans l’appartement avec la femme cruciale. Alors elle devient convulsive, me prend les poignets puis m’étreint, puis me reprend les poignets. Ses yeux tragiques parlent une langue insoutenable. (...) Une ultime fois j’étreins la femme sacrée.
L’autre belle rencontre, plus légère celle-là, pleine de crainte et d’humour, c’ est celle de Rinri, le fiancé abandonné de ses vingt ans. 
Après une crainte panique d’être en retard au rendez-vous, puis de ne pas le reconnaître, enfin de ne pas  être en état de rencontrer (…) le premier garçon qui m’a donné confiance en moi, les retrouvailles sont idylliques et douces. Marié, avec enfants et à la tête d’une entreprise florissante, Rinri est un homme heureux et le dîner, une réussite – indicible mais Amélie est si troublée qu’elle en perd le nom de son poète préféré.
 J’ai aimé aussi le portrait de sa traductrice:  l’admirable Corinne Quentin, l’interprète français-japonais la plus connue de Tokyo ... qui déborde d’enthousiasme et lui apprend le vrai sens du mot nostalgie au Japon:   l’instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l’emplit de douceur.
 A la question de savoir si la madeleine de Proust est nostalgique ou natsukashii, elle penche pour la deuxième option. Proust est un auteur nippon. 
J'ai aimé bien d'autres passages encore: la  visite à son école,  celle aux cerisiers en fleurs,  le survol de l'Himalaya et toujours cet humour à ses dépens car elle ne s'aime pas, Amélie,  elle voudrait être une autre. 
C'est d'autant plus terrible que je cherche toujours à bien me conduire. Je ne suis pas quelqu'un qui se laisse aller ou qui s'en fiche.
Mais la voici dans le taxi, à Tokyo, en route vers son rendez-vous  avec Rinri:
Sur la banquette arrière, il transporte une Occidentale aux yeux écarquillés qui ressemble à un volatile hypertendu et cela ne l'affecte pas le moins du monde.
Allons, ma rentrée ne  commence pas si mal!
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